Histoire de la gare et du train de Seysses

Le « Tortillard » ou le « Tacot de la Lèze »

Au début des années 1900, la France est en paix depuis vingt ans, c’est la  » Belle Epoque « . Le pays est en plein essor économique, social et industriel ce qui se concrétise particulièrement par le développement du chemin de fer.

La nécessité d’unir plus étroitement au rail certaines localités secondaires éloignées des grandes villes se faisant sentir, une loi définit alors le régime et la nature d’une nouvelle catégorie de chemin de fer, le chemin de fer d’intérêt local.

Le 11 mai 1901, le Conseil Général de la Haute-Garonne inclut dans le réseau départemental une ligne de Toulouse à Saint Sulpice sur Lèze par Muret et une ligne de Carbonne à Rieux et à Montesquieu. Les deux lignes sont concédées à la Compagnie du Sud-Ouest le 02 avril 1903 et déclarées d’utilité publique par décret du 7 Avril 1903.

Le projet de tracé est approuvé par décision préfectorale des 23 avril et7 décembre 1903. L’enquête parcellaire a lieu pour l’arrondissement de Muret du 20 décembre 1903 au 7 janvier 1904, les jugements d’expropriation sont rendus le 23 avril 1904.

Les travaux sont entrepris et avancent rapidement, au 1er Mars 1904, les bâtiments sont en construction, tout le matériel de voie est approvisionné ainsi qu’une partie du ballast, une locomotive a été livrée, les voitures et les wagons sont en construction.

Un an plus tard, tous les terrassements et ouvrages d’art sont terminés, la voie est posée et les bâtiments pratiquement achevés. Le chômage intervient le 27 mars 1905 et après réception provisoire, la ligne Toulouse Roguet à Saint Sulpice sur Léze est ouverte au trafic voyageurs et marchandises le 1er septembre 1905.

Cette ligne partait de la gare de Toulouse Roguet (aujourd’hui cité Roguet), jusqu’au rond-point de Lardenne (où elle était en tronc commun avec la ligne de Toulouse Boulogne) puis s’engageait sur plate-forme indépendante et rejoignait la départementale 23 en accotement droit (le côté gauche était utilisé par la voie STCRT – tramway ligne 18).

A l’arrêt de Mounéde, la voie coupait la route pour atteindre les gares de Saint-Simon, Cugnaux, Villeneuve-Tolosane, puis retrouvait l’accotement de la départementale 15, passait à Frouzins où il y avait un simple abri au niveau du chemin de Lamartine, elle continuait le long de la route jusqu’à l’entrée de Seysses (au niveau des platanes) pour descendre en pente douce vers la gare de Seysses située au 190 chemin de la Saudrune.

Cette ligne quittait ensuite Seysses, se rapprochait brièvement de la départementale 12, était franchie par la ligne du Midi, de Toulouse à Bayonne, par un pont voûte de quatre mètres en forte rampe, traversait la route nationale 125 pour se mettre en accotement gauche et pénétrer en gare de Muret, à l’entrée de la ville.

Après un arrêt « Allées Niel « , la ligne franchissait la Garonne sur un pont de 150 mètres et rejoignait ensuite Lagardelle, Beaumont et Saint-Sulpice.

Cette ligne de 40,300 kilomètres sera prolongée de 27 kilomètres jusqu’à Pailhés le 12 novembre 1910, puis de 8 nouveaux kilomètres jusqu’à Sarabat le 5 septembre 1911, rejoignant ainsi la ligne Carbonne – Le Mas d’Azil en exploitation depuis le 1er août 1911. La ligne Toulouse-Le Mas d’Azil sera réceptionnée le 10 mars 1912.

Le service était assuré par des trains à vapeur circulant sur des voies à l’écartement d’un mètre, munies de rails de 20 kg/m, posés sur des traverses espacées de 80 centimètres. La vitesse de ces trains ne dépassait pas 25 km/h et était réduite à 15 km/h dans la traversée des agglomérations.

Jusqu’à la déclaration de guerre en 1914, chaque ligne était desservie par trois allers-retours quotidiens auxquels s’ajoutaient parfois des services partiels pour les foires et les marchés.

Ce service fut réduit à deux, dès le début des hostilités et, au début de la période de guerre, à un seul aller-retour (dont l’horaire variait) pour permettre aux voyageurs, soit de passer une journée à Toulouse, soit aux Toulousains d’aller une journée à la campagne.

Des trains de marchandises étaient mis en route suivant les besoins de services.

Les résultats d’exploitation négatifs, la modernisation insuffisante et la concurrence routière grandissante, contraignent le 7 mai 1936, la compagnie des chemins de fer du Sud-Ouest à fermer le service ordinaire des voyageurs, le trafic voyageurs exceptionnel des jours de foires et le trafic marchandises seront poursuivis jusqu’au 1er mai 1938, date de la fermeture totale.

Le train en garde de St Sulpice sur Lèze

• PO/Midi : lignes gérées par les compagnies Paris-Orléans et les chemins de fer du Midi (ancêtres de la SNCF) • SO : lignes gérées par la compagnie des chemins de fer du Sud-Ouest • V.F.D.M. : Voies Ferrées Départementales du Midi

Sources

• « Seysses d’hier et d’aujourd’hui » Aimé Becquart et Alain Milan
• Ligne Roguet Sarabat (Wikipedia) : https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Ligne_de_Toulouse-Roguet_%C3%A0_Sarabat
• Les chemins de fer du Sud-Ouest : www.trainscfso.free.fr
• Les inventaires ferroviaires : www.inventaires-ferroviaires.fr/hd31/31395.a.pdf
• Les chemins de fer de la région toulousaine (J. Suret-Canale) (page 345) : https://www.persee.fr/doc/rgpso_0035_3221_1942_num_13_4_1179

Un document fourni et écrit par Pierre Austruy et le groupe patrimoine de la ville de Seysses.